Nous avons trouvé cet article extrêmement intéressant et nous voulions vous en faire part.
Vous pouvez le retrouver dans le dernier numéro du magasine Science et Vie #146



La vision de la « plante automate » est morte. Sensible et dynamique, le monde végétal se sert de son intelligence pour s’adapter à son environnement et lutter contre les agressions extérieures. Cette découverte va révolutionner notre façon de voir le monde qui nous entoure.
De nombreux biologistes ont découvert des choses étonnantes : les plantes bougent, entendent, éprouvent des sensations, communiquent et possèderaient même de la mémoire. Elles ont même l’esprit de famille. Le monde végétal se sert des animaux pour accomplir sa sexualité, et même de nous, peut-être, pour voyager. Les scientifiques ont de plus en plus tendance à montrer que l’intelligence des plantes, ou neurobiologie des plantes, est désormais une réalité de la nature.
Les premières hypothèses de l’existence d’une forme d’intelligence entre les végétaux remontent aux débuts des années 80 grâce au biologiste américain Jack Schultz qui déclare en premier « les peupliers parlent ». Cette hypothèse, folle pour l’époque, fait l’état d’une télécommunication chimique par voie aérienne entre les arbres. En quelques décennies, la vision scientifique sur les plantes a évolué, du simple organisme automate à un être complexe dont les capacités n’ont pas fini de nous surprendre.
Le comportement du végétal se doit d’être étudié. « Pendant vingt ans, beaucoup ont ricané, mais aujourd’hui on sait que les plantes parlent » affirme Ian Baldwin, directeur de laboratoire à l’institut d’écologie chimique Max-Planck en Allemagne. Certains scientifiques pensent que la sensibilité des plantes est similaire voire supérieur à celle des animaux et des humains. Actuellement, plus de 700 capteurs sensoriels différents sont répertoriés dans le monde végétal : thermiques, chimiques, lumineux, mécaniques, etc.
Au niveau olfactif, lorsqu’un être humain traverse une forêt sans rien sentir, les végétaux sont constamment en alerte pour obtenir des indices sur l’état du monde qui les entoure. Des racines à la pointe des feuilles, tous les organes de la plante sont essentiels.
Les scientifiques expliquent que le monde végétal est continuellement en mouvement, dans le but de s’adapter au mieux à son environnement. Cependant, comme l’explique Stephano Mancuso, professeur à l’université de Florence : « leurs actions passent inaperçues parce que leurs mouvements sont trop lents pour nous, et que la chimie est invisible sans instruments ». À l’échelle individuelle, l’homme a du mal à comprendre ce mécanisme, car il se base sur son référentiel de vie, principalement basé sur la vue au niveau sensoriel, et sur un laps de temps court au niveau comportemental.
Les chercheurs ont également découvert que les plantes ont la capacité de transformer leur métabolisme (se remplir de composés chimiques divers) sans pour autant changer d’apparence. Lorsqu’un événement compromettant survient, comme un excès d’humidité ou une morsure d’insecte, les capteurs s’allument et libèrent les gènes végétaux qui corrigent l’incident. Et ce n’est pas tout. Grâce aux condensés de molécules qui s’envolent des feuilles et des sécrétions chimiques émises par les racines, les branches peuvent communiquer entre elles, les plantes peuvent échanger entre espèces, et même attirer les prédateurs de leurs agresseurs.
Chaque plante ne possède pas une panoplie de capacités de super héros, mais le monde végétal dans son ensemble a de quoi impressionner l’être humain, qui peut se remettre en question.
Les arbres ont le sens de l’équilibre et savent bouger, le tremble possède une mémoire, le tabac peut lancer des cris d’alarme et sait d’ailleurs se défendre seul, le concombre anguleux a le sens du toucher alors que le maïs entend et la cuscute sent. Pour approfondir un cas, prenons l’exemple du trèfle qui possède l’esprit de famille. Lors d’expériences, par la mesure de la taille des racines, la botaniste américaine Susan Dudley a montré que cette plante arrivait à reconnaitre si son voisin était de la même famille que lui, ou pas. Conséquence : la plante qui pousse à côté de son ainé a tendance à réduire ses racines et développer davantage son appareil reproducteur pour développer l’espèce plus rapidement (l’ensemble des explications de ces talents cachés est disponible dans le dernier numéro du magazine Science & Vie #1146).
Les plantes sont intelligentes, car elles s’adaptent au monde extérieur et arrivent à réagir aux agressions qu’elles subissent. De telles découvertes rendent enthousiastes les botanistes, mais en contrepartie, apportent de très nombreuses interrogations.
Les plantes arrivent à émettre des signaux, mais surtout à en interpréter d’autres. D’où leur vient cette « intelligence verte » ? Contrairement aux animaux et aux hommes, les plantes ne possèdent pas de cerveau clairement identifiable, ni de système nerveux. De telles découvertes ne nous incitent-elles pas à repenser nos pratiques agricoles ? Devrait-on voir apparaitre des calendriers d’espèces végétales menacées ?

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